Le statut du médicament homéopathique est entrain de changer profondément. Nous vous en avons parlé dans un précédent billet (Homéopathie : la loi évolue, certains médicaments disparaissent). Côté face, cette loi a un avantage : elle donne au médicament homéopathique un réel statut et lui accorde une reconnaissance officielle. Côté pile, elle risque d’apauvrir considérablement l’arsenal de remèdes homéopathiques disponibles.
De nombreux refus en vue. Albert-Claude Quemoun fait remarquer ainsi : « Plus de 900 dossiers ont été déposés par les laboratoires. Pour l’instant, environ 240 médicaments ont obtenu un enregistrement homéopathique, mais il y a également eu 29 refus car certaines souches ne sont pas assez documentées. Sur les 900 dossiers déposés, je pense que seuls 500 vont obtenir l’enregistrement. De nombreux remèdes, peu prescrits, vont disparaître car les dossiers ne seront pas jugés assez complets, faute de documents cliniques ou historiques les concernant. Ils seront sacrifiés car leur fabrication n’obéit pas à la logique d’industrialisation du médicament homéopathique que veut mettre en place le principal laboratoire fabriquant. »
Suppression des médicaments pas rentables. Pour le célèbre homéopathe, il s’agit là encore d’une nouvelle façon de « casser » l’homéopathie. « Il y a 15 ans déjà, les auto-isothérapiques, fabriqués à partir des propres sécrétions du patient, avaient été interdits en France. Et pour cause : fabriqués à l’unité, pour un patient en particulier, ils ne peuvent pas être produits en quantité industrielle. Comme leur rentabilité est nulle, on les a tout simplement interdits en France, alors qu’on peut encore les obtenir en Allemagne ou en Suisse. Pourtant, ils font toute la richesse de la médecine homéopathique. »
D’autres circuits de fabrication vont devoir se mettre en place. Depuis 2013, un nouveau réseau de sous-traitance en homéopathie se met progressivement en place. Les pharmacies homéopathiques disposant d’un préparatoire commencent à répondre aux demandes des patients qui ne trouvent plus leurs remèdes par le circuit habituel. Elles peuvent délivrer sous forme de préparation magistrale des traitements très individualisés comme les hétéro-isothérapiques (par exemple la dilution de la poussière de VOTRE maison qui vous rend allergique ou des poils de VOTRE chat.). Vous trouverez la liste de ces pharmacies sur le site du Syndicat national de la pharmacie homéopathique.
Consultez également notre article « Où se procurer les médicaments homéo rares ? ». Et pour savoir comment les pharmacies homéopathiques fabriquent vos médicaments, consultez l’article « Fabrication d’un remède homéo en direct »
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