Vous êtes de plus en plus nombreux à nous écrire pour nous dire que vous ne trouvez plus par votre pharmacie habituelle votre traitement homéopathique. Si la plupart des médicaments homéo restent aujourd’hui disponibles, certains remèdes rares, peu souvent prescrits sont amenés à disparaître. Toutes les dilutions ne se trouvent plus aussi facilement qu’avant. Quant aux teintures-mères, elles sont de moins en moins disponibles et de moins en moins remboursées. Pourquoi ?
La législation a évolué et s’est durcie : en 1992, une directive européenne est passée qui définit le statut du médicament homéopathique. Cette directive a été transposée en droit français en 1998. Le contexte réglementaire est devenu de ce fait plus contraignant. Jusqu’à présent, l’homéopathie disposait d’une autorisation de groupe pour 1163 souches. Avec la nouvelle législation européenne, un enregistrement est obligatoire pour chaque souche de façon individuelle. Concrètement, cela oblige les laboratoires homéopathiques a constitué pour chaque souche un dossier complet qui évalue sa qualité, son inocuité et son efficacité (en d’autres termes sa pathogénésie, c’est-à-dire son usage en homéopathie). Ce dossier doit être déposé auprès de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) qui procède à l’enregistrement homéopathique (dans la majorité des cas) ou au contraire à un refus d’enregistrement (cela est le cas pour 29 souches sur 900 dossiers déposés au jour d’aujourd’hui).
Certains médicaments ont donc disparu ou vont disparaître : ce sont ceux issus des souches « retoquées » par l’ANSM d’une part. Et d’autre part, ceux pour lesquels les laboratoires homéopathiques estiment qu’il n’est pas économiquement rentable de déposer un dossier, à savoir les médicaments très peu prescrits, « anecdotiques » selon le laboratoire.
Certaines dilutions vont être plus difficiles à trouver par le circuit habituel. Les laboratoires ont demandé des enregistrements pour les dilutions les plus couramment demandées, mais pas pour celles qui le sont moins. Ainsi, vous ne trouverez peut-être plus comme avant une 7CH ou une 11CH ou une 18CH. Par contre, vous pourrez toujours passer par un autre circuit de fabrication, à savoir par les pharmacies disposant d’un préparatoire homéopathique (voir notre article « Où se procurer les médicaments homéopathiques rares ») qui pourront les fabriquer à la demande dès lors que la souche homéopathique existe.
Les teintures-mères seront moins faciles d’accès et plus chères. Toutes celles ne disposant pas d’une utilisation homéopathique ne seront plus disponibles à travers le circuit pharmaceutique habituel (en gros, les pharmaciens avaient l’habitude de les commander auprès de Boiron qui désormais ne va plus les fournir). Il faudra passer par d’autres fournisseurs de phytothérapie comme Fytosan, Iphym, Phytofrance, etc. Cela complique les choses pour votre pharmacie habituelle qui doit se créér peu à peu un nouveau réseau de fournisseurs. En attendant, elle peut tout simplement déclarer la TM indisponible. Ne baissez pas les bras si vous tenez absolument à votre TM. Renseignez-vous auprès des fournisseurs mentionnés ci-dessus. Mais attendez-vous à payer votre TM plus cher (environ 13 € les 250 ml) du fait du déremboursement.
Rien ne change pour les Korsakoviennes. A l’heure actuelle, ces préparations homéopathiques spécifiques n’ont pas de statut en France, on est donc face à un vide juridique. Qui dit pas de statut dit pas d’obligation d’enregistrement homéopathique. Pour l’instant donc, rien ne change pour ces médicaments.
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